Chronologie des restrictions à l’entrée des réfugiés syriens

Tous les pays voisins de la Syrie ont renforcé leurs restrictions à l’entrée au cours des derniers mois. L’afflux de centaines de milliers de réfugiés fait en effet peser un lourd fardeau sur les infrastructures des pays d’accueil. Alors que les groupes de défense des droits appellent à l’ouverture des frontières, les gouvernements disent avoir besoin de davantage d’aide pour pouvoir continuer de venir en aide à un nombre aussi important de réfugiés. Et pendant ce temps, les options qui s’offrent aux Syriens qui fuient la guerre civile s’amenuisent.

 

Le 5 janvier, le Liban a décidé de renforcer les restrictions sur l’entrée des réfugiés syriens au pays. Il s’agit de la plus récente d’une série de mesures adoptées dans l’ensemble du Moyen-Orient. Au cours des six derniers mois, les pays voisins qui acceptent des réfugiés – l’Irak, le Liban, la Jordanie et la Turquie – ont multiplié les obstacles à l’entrée pour ceux qui fuient la guerre civile. Ces pays, qui accueillent collectivement plus de trois millions de réfugiés, se sont plaints que cet afflux avait eu un impact négatif sur leur économie et qu’il avait, dans certains cas, entraîné une insécurité accrue.  

Les Syriens représentent désormais plus d’un quart de la population du Liban. La Banque mondiale a par ailleurs estimé que jusqu’à 170 000 Libanais avaient basculé dans la pauvreté en raison de l’afflux de réfugiés.

Des restrictions sont mises en place depuis le début de la crise, notamment en Turquie, en Irak, au Liban et en Jordanie, mais elles sont devenues plus courantes au cours des derniers mois. Selon Neil Sammonds, chercheur sur la Syrie, le Liban et la Jordanie pour Amnesty International, les États occidentaux devraient accorder davantage de soutien aux pays voisins de la Syrie pour leur permettre de garder leurs frontières ouvertes. « On s’inquiète de plus en plus des restrictions toujours plus strictes imposées aux nouveaux arrivants, mais il est clair que les ressources du Liban sont surexploitées, que d’autres pays voisins adoptent des mesures négatives semblables et que la communauté internationale doit faire beaucoup plus pour aider ces pays dans leurs efforts pour accueillir un nombre aussi important de réfugiés. [Ses membres] doivent eux aussi ouvrir leurs portes à ceux qui fuient la Syrie. »

Les Nations Unies ont quant à elles annoncé, la même semaine, que la Syrie était désormais le principal pays d’origine des réfugiés enregistrés dans le monde. L’Afghanistan, qui était en tête de ce classement depuis 30 ans, occupe maintenant le deuxième rang. Ces statistiques ne tiennent pas compte des Palestiniens, qui ne relèvent pas de la responsabilité du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

La chronologie ci-dessous présente certains événements et restrictions qui ont rendu la vie des réfugiés syriens encore plus difficile au cours des derniers mois.