Séisme au Népal – La situation en dehors de Katmandou

Le séisme de magnitude 7,8 qui a secoué le Népal a entraîné des glissements de terrain et des avalanches qui ont bloqué des routes de montagne, obligeant les secours à se déplacer par hélicoptère. Or le mauvais temps limite les vols, ce qui ralentit fortement l’acheminement de l’aide humanitaire vers les villages reculés.

IRIN s’est rendu à Bhaktapur, site classé patrimoine mondial de l’UNESCO à 12 kilomètres de Katmandou, puis dans les villages de Harisiddhi et Bungamati, pour écouter les habitants faire part des dégâts matériels catastrophiques et des pertes humaines dont ils ont été victimes.

 Texte et photos de Juliette Rousselot 

Dans toute la ville de Bhaktapur, des familles fouillent les décombres pour tenter de récupérer ce qu’elles peuvent des ruines de leur maison. Elles travaillent minutieusement, soulevant les débris à la main dans des nuages de poussière.

Les effets personnels retrouvés sont empilés pour être transportés dans des abris temporaires. Tout objet récupéré – du cadre de lit à la bouteille de gaz, en passant par la couverture, le pot à eau et le poste de télévision – est considéré comme un bien précieux. 

Un homme transporte un portrait de la Kumari de Bhaktapur qu’il a retrouvé dans les ruines de sa maison. Les Kumaris sont de jeunes filles prépubères considérées comme des déesses vivantes, manifestations terrestres d’une énergie féminine divine. 

À l’autre bout de la ville, des équipes de secours népalaises tentent de déblayer les décombres d’une maison effondrée pour retrouver les corps de disparus. Chaque jour qui passe réduit les chances de trouver quelqu’un encore en vie. Toutefois, cinq jours après le séisme, un garçon de quinze ans a été sauvé à Katmandou. Les équipes de recherche et sauvetage ont alors repris espoir et retrouvé une certaine détermination.

À mesure que les débris sont déblayés, des piles de briques, de plaques de métal et de planches de bois s’accumulent dans les rues de Bhaktapur. La gestion de ces déchets fait partie des difficultés auxquelles doivent faire face les coordinateurs de l’intervention humanitaire. 

Les opérations de déblaiement des décombres vont probablement commencer par se concentrer sur les grandes villes et les routes principales. Les plus petits villages comme Bungamati, en périphérie de Katmandou, devront attendre leur tour. Les dégâts y ont pourtant été importants. 

Une maison partiellement détruite du village d’Harisiddhi, maintenue sur pied par quelques planches de bois disposées à la hâte. Même les bâtiments qui ne se sont pas effondrés pendant le séisme sont dans un triste état et risquent d’être encore davantage endommagés par d’éventuelles répliques sismiques et par les fortes pluies.  

Selon les habitants d’Harisiddhi, cent personnes seraient mortes lors du séisme et 250 autres auraient perdu leur logement.

Des centaines de personnes vivent maintenant dans des abris de fortune et cuisinent à l’extérieur, sur des réchauds portatifs ou des feux de bois.   

Il est urgent de mettre en place des abris d’urgence plus solides, car le temps est aux fortes pluies et les températures baissent fortement la nuit. Des tentes, des bâches et des lots de réparation ont commencé à être acheminés au Népal. Mais il est extrêmement difficile de transporter de grandes quantités de matériel humanitaire jusque dans les petites villes et villages.